MICHEL-ANGE
Michel-Ange est un artiste de la Renaissance italienne
dont l'uvre de sculpteur, d'architecte, de peintre et de poète
marqua durablement l'histoire de l'art occidental.
Né le 6 mars 1475, dans le village de Caprese, près d'Arezzo,
Michel-Ange travailla essentiellement à Florence ainsi qu'à
Rome, au service de la curie pontificale.
Le père de Michel-Ange, fonctionnaire de Florence, portait le
nom de Ludovico Buonarroti et était lié à la famille
Médicis. Il plaça son fils, alors âgé de
treize ans, en apprentissage dans l'atelier du peintre Domenico Ghirlandaio.
Deux ans plus tard environ, Michel-Ange étudia à l'école
de sculpture du jardin des Médicis de la place Saint-Marc et
il ne tarda pas à être invité dans la maison de
Laurent de Médicis, dit le Magnifique. Il eut alors l'occasion
de rencontrer les plus jeunes des Médicis, dont deux allaient
plus tard devenir papes (Léon X et Clément VII). Il fit
également la connaissance d'humanistes tels que Marsile Ficin
et le poète Ange Politien.
À l'âge de seize ans, Michel-Ange avait déjà
produit au moins deux bas-reliefs, dont le Combat des Lapithes et des
Centaures. Son mécène, Laurent de Médicis, mourut
en 1492 ; et deux ans plus tard, Michel-Ange quitta Florence, au moment
où les Médicis en furent temporairement expulsés.
Il s'installa pendant quelque temps à Bologne, où il exécuta,
plusieurs statuettes en marbre pour des églises.
Michel-Ange
se rendit alors à Rome, où il put examiner de nombreuses
statues et ruines antiques récemment découvertes. Il produisit
bientôt sa première sculpture de grandes dimensions, le
Bacchus. Cette sculpture fait partie de ses rares uvres d'inspiration
païenne (les autres étant d'inspiration chrétienne).
Les figures sont placées en équilibre, dans une pondération
toute classique.
À
la même époque, Michel-Ange réalisa la Pietà
en marbre (1498-1500), conservée aujourd'hui à son emplacement
d'origine, dans la basilique Saint-Pierre. Cette Pietà, qui est
l'une des plus célèbres uvres d'art de tous les
temps, fut probablement achevée par Michel-Ange avant l'âge
de vingt-cinq ans et c'est la seule uvre qu'il signa. La Vierge
Marie est représentée assise avec dignité, tenant
le Christ mort sur ses genoux. La composition est incluse dans un triangle,
symbole de la Trinité.
Partout où elle est présentée, la Pietà
de Michel-Ange suscite une émotion et un ébranlement profonds.
Elle touche des visiteurs venus de tous horizons sociaux et culturels,
croyants ou incroyants, et tout particulièrement les jeunes.
C'est pourquoi sa vocation est d'aller partout dans le monde : le fait
qu'il s'agisse de Michel-Ange, et de l'un des grands mythes universels
de la culture, lui permet de passer toutes les frontières - géographiques,
confessionnelles ou idéologiques, et d'ouvrir, pour tout public,
une voie irremplaçable vers la Lumière, dont elle rayonne
de façon si particulière.
Le
style de jeunesse de Michel-Ange trouva son apogée dans le David
de marbre qu'il réalisa entre 1501 et 1504, pour la seigneurie
de Florence. Le personnage de l'Ancien Testament est représenté
par Michel-Ange en jeune homme nu, musclé et portant son regard
au loin comme s'il évaluait son ennemi, Goliath, qu'il n'a encore
jamais rencontré. L'artiste préféra figurer le
moment de réflexion intérieure qui précède
le geste de violence plutôt que de mettre l'accent sur l'action
en elle-même. Son David était entendu comme le symbole
de l'invincibilité de la République florentine.
Il fut
tout d'abord installé sur la place de la Seigneurie, devant l'Hôtel
de ville de Florence. Avec cette statue, Michel-Ange prouva à
ses contemporains qu'il surpassait tous les artistes modernes mais aussi
les artistes grecs et romains de l'Antiquité, en ajoutant à
la beauté formelle une grande expressivité et une puissante
signification.
Michel-Ange fut rappelé à Rome par le pape Jules II en
1505, pour la réalisation de deux commandes. La plus importante
est celle des fresques de la voûte de la chapelle Sixtine, qui
l'occupa de 1508 à 1512.
Avant de s'attaquer à la voûte de la chapelle Sixtine,
en 1505, Michel-Ange avait reçu une commande de la part du Pape
Jules II pour la réalisation de son tombeau. Ce travail l'occupa
pendant plus de trente années. Il l'avait conçu comme
le monument du classicisme chrétien, dans lequel fusionnaient
les catégories de l'architecture et de la sculpture.
Il
réalisa pour ce tombeau certaines de ses plus belles sculptures,
en particulier le Moïse (vers 1515), qui est la figure centrale
du monument fortement réduit, aujourd'hui situé dans l'église
Saint-Pierre-aux-Liens, à Rome. Le patriarche est assis sur une
niche peu profonde, tenant les tablettes des Dix Commandements, sa longue
barbe entrelacée dans ses puissantes mains. Son regard est lointain,
comme s'il communiquait avec Dieu. Michel-Ange conçut son personnage
comme s'il était emprisonné dans le bloc. Son travail
consiste ainsi à extraire la pièce en excès pour
libérer la forme de la statue. Comme de nombreux sculpteurs,
Michel-Ange laissa un certain nombre de statues inachevées. L'artiste
proposa six versions différentes du monument funéraire!;
la statue du fondateur de la nation d'Israël fut exécutée
lors du deuxième projet.
Michel-Ange
réalisa, entre 1519 et 1534, la chapelle funéraire des
Médicis qui lui fut commandée pour la nouvelle sacristie
de Saint-Laurent. Son projet était constitué de deux grands
cénotaphes muraux situés l'un en face de l'autre, de chaque
côté de la pièce au dôme élevé.
L'un était réservé à Laurent de Médicis,
duc d'Urbin, l'autre à Julien de Médicis, duc de Nemours.
Ces deux
tombes complexes sont conçues pour honorer des personnalités
opposées : Laurent, contemplatif et introspectif, tandis que
Julien était actif et extraverti. Michel-Ange plaça les
allégories de l'Aube et du Crépuscule de chaque côté
de la statue de Laurent assis, et du Jour et de la Nuit de chaque côté
de Julien. Les travaux sur la chapelle funéraire des Médicis
se poursuivirent bien après le retour de Michel-Ange à
Rome en 1534.
En 1535, Michel-Ange entreprit l'exécution à Rome du Jugement
dernier pour le mur du fond de la chapelle Sixtine, qu'il termina en
1541. Cette fresque, qui est la plus grande de la Renaissance, représente
le jour du Jugement.
L'uvre architecturale de Michel-Ange trouva son couronnement dans
les travaux qu'il réalisa pour la basilique Saint-Pierre de Rome,
dont il fut nommé architecte en chef en 1546.
Au cours de sa longue existence, Michel-Ange fut l'ami intime de princes
et de papes, en particulier de Laurent de Médicis, Léon
X, Clément VIII et Pie III, ainsi que de cardinaux, de peintres
et de poètes. Sa vision de lui-même et du monde s'exprima
également dans la poésie. Une grande partie de ses vers
concernent l'art et les difficultés qu'il a rencontrées,
mais aussi la philosophie néoplatonicienne et ses relations personnelles.
Arioste le surnomma le "divin" , cela s'applique à
juste titre à Michel-Ange du fait de ses extraordinaires réalisations.
Deux générations de peintres et de sculpteurs italiens
ont admiré son traitement de la représentation humaine.
L'uvre de Michel-Ange a surtout affirmé l'importance de
certaines problématiques artistiques : la question de la lumière
dans la sculpture, le rôle de la plastique dans l'architecture
et la vanité irrémédiable de la peinture.
Michel-Ange mourut en 1564.
Michel-Ange âgé de 72 ans
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